VENDÉE GLOBE-VINCENT RIOU :BELLE REMONTEE

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Depuis le départ des Sables d’Olonne, Vincent Riou joue aux avant-postes. Au coude à coude hier avec Morgan Lagravière, Paul Meilhat, Jérémie Beyou et Sébastien Josse, le skipper de PRB a réussi un joli coup cette nuit et a pu distancer ses concurrents pour se rapprocher du tableau arrière du monocoque bleu et blanc d’Armel Le Cleac’h.

PRB
PRB

« J’ai fait une bonne nuit car j’ai bien avancé sur le reste de la flotte. Il faut en profiter. Les conditions nous étaient favorables cette nuit donc c’est là qu’il faut essayer de faire la différence » expliquait Vincent ce matin. Constamment sur les réglages, il a déclenché son empannage dans le bon timing la nuit dernière pour s’échapper plus rapidement des calmes de l’anticyclone. Depuis ce matin, il occupe la deuxième place du général et pointe son étrave à seulement 16,6 milles de Banque Populaire soit un gain de 10 milles en 24 heures et quatre places au classement.

Décalé de 5 à 7 milles des hautes pressions par rapport à ses adversaires comme Jérémie Beyou, Vincent a pu retoucher du vent plus rapidement cette nuit et surtout bien se positionner par rapport à Madère. « Dans ces zones, la punition peut tomber à 10 milles près » résume le skipper du monocoque vendéen. Jérémie Beyou, lui, est resté plus longtemps aux prises avec les vents faibles et a surtout dû faire deux empannages contre un seul pour PRB et Banque Populaire. Au final, cela lui a coûté plusieurs dizaines de milles : « La nuit n’a pas été simple. On s’est bien fait dosé avec Gitana. On est tombé dans du mou. J’ai empanné une première fois en même temps que Vincent mais lui a fait tout droit. Et nous, on a pris 20 milles… Pas très rigolo. Vincent était derrière moi et il se retrouve 20 milles devant» expliquait ce matin le skipper de Maitre Coq.

Vincent profite donc de conditions favorables à son monocoque même s’il sait que la tendance pourra s’inverser dès que les « foilers » évolueront sous des allures de reaching : « Dans les jours à venir, ce sera comme à chaque fois pendant un tour du monde, un coup ce sera pour nous, un coup pour les autres. Ce sera d’ailleurs plus pour les autres (les foilers) dans les prochains jours. J’ai été surpris de voir Banque Populaire à l’AIS ce matin. Je pensais qu’avec son avance, ce serait compliqué de revenir rapidement sur lui mais au final il n’est pas très loin. On va continuer à bien se positionner avant que l’alizé se renforce et que les foilers arrivent à aller un peu plus vite que nous. »
La course est extrêmement engagée depuis le coup d’envoi dimanche dernier. « Je n’ai pas fait une nuit complète mais j’ai dormi au total presque 3-4 heures. Cela fait du bien et ça va aider à passer une bonne journée. Ça commençait à être difficile. Comme il y a de la compétition avec tous les bateaux autour, il faut travailler pour réussir à être devant. Du coup, on ne dort pas beaucoup. J’espère que dans les jours à venir, ça va se stabiliser un peu car depuis le départ c’était assez extrême, ça ressemblait plus à une Solitaire du Figaro qu’à un Vendée Globe » décrivait-il au sortir d’une nuit récompensant les efforts investis depuis le départ.

L’heure est maintenant à la descente vers le sud bâbord amure. Le vent de nord-est est bien là et devrait prendre du coffre au fur et à mesure de la journée (15 nœuds pour Vincent en début d’après-midi). Les skippers vont devoir enchainer les manœuvres : Spi, grand gennaker, gennaker, génois… Une bonne partie de la garde-robe devrait y passer pour les prochaines heures et il va falloir réussir à trouver un peu de repos pour ne pas commettre d’erreur dans ces manœuvres éreintantes. Et surtout garder la lucidité nécessaire pour franchir le pot au noir, d’ici trois jours.

Interview de Vincent Riou ce matin :


« Le Pot au Noir est dans trois jours mais je n’ai pas encore regardé comment il se présentait. Ça va être mon travail du jour. Je vais commencer à observer sa taille, sa position, comment il se comporte mais jusqu’à présent j’avais d’autres chats à fouetter. On va à 12 – 12,5 nœuds au vent arrière, sous spi et nous sommes en train de rentrer dans le dévent de Madère. C’est un endroit qui peut être compliqué à passer puisque c’est une île très haute qui entraîne des perturbations très loin. Là je vais passer à 150 km dans son Sud- Ouest et c’est vraiment le minimum. Physiquement, ça va mieux qu’hier soir car, non seulement, nous avons bien avancé cette nuit mais en plus j’ai réussi à dormir. C’est pas mal car depuis le départ, c’était vraiment engagé ».

Classement du 10 novembre 2016 à 15h


1- Banque Populaire VIII (Armel Le Cléac’h)
2- PRB (Vincent Riou) à 16,6 nm
3- SMA (Paul Meilhat) à 27,9 nm
4- Maitre Coq (Jérémie Beyou) à 32,6 nm
5- Safran (Morgan Lagravière) à 32,8 nm