VENDEE GLOBE – SUR LE DOS DE LA DÉPRESSION

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Les leaders ont touché le vent de Nord qui souffle devant un front froid en route vers le Grand Sud : dans le sillage du Britannique Alex Thomson, ils sont six à décoller de leurs poursuivants encore dans les alizés et du peloton qui en a fini avec le Pot au Noir. A une trentaine de milles de Fernando de Noronha, Bertrand de Broc se prépare à un pit-stop pour inspecter sa quille à l’abri des îles.

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Ça y est ! La tête de flotte a accroché le train : Alex Thomson conduit la locomotive, Armel Le Cléac’h joue au tender et quatre autres solitaires sont dans les wagons… Et le chauffeur britannique met du charbon (492 milles/24h) alors qu’à plus de 350 milles du leader, Jérémie Beyou n’est déjà plus dans la même rame ! Sur une mer organisée et encore peu formée, les monocoques ont des conditions idéales pour charger la chaudière et pulvériser le record de distance en 24 heures (François Gabart en 2012 avec 534,48 milles). Or il faut aligner 23 nœuds de moyenne pour atteindre les 550 milles quotidiens et le skipper de Hugo Boss déboule justement à ces vitesses depuis le début de la nuit : il est passé devant le front froid qui sortait du Brésil et logiquement, il devrait pouvoir s’y maintenir pendant au moins deux jours…

Direction Tristan da Cunha

Et ce rythme de « foilie » devrait perdurer deux-trois jours en restant sur le dos de la dépression qui glisse très rapidement vers les Quarantièmes Rugissants : le passage au large du cap de Bonne-Espérance est même prévu pour le vendredi 25 novembre en milieu d’après-midi ! Soit une vingtaine de jours pour en finir avec l’Atlantique… Malheureusement, tout le groupe de tête risque de ne pas être dans le même TGV : Jérémie Beyou (Maître CoQ) pourrait avoir plus de mal à suivre la rame puisqu’il n’avait encore ce samedi matin qu’une quinzaine de nœuds de vent quand les premiers touchaient déjà 20-25 nœuds de Nord.

En revanche, ce qui est quasiment certain, c’est que Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) va « rester à quai » au large du cap Frio, avec près de 600 milles de retard : derrière cette dépression orageuse, une grande langue de petits airs devrait s’installer pour plusieurs jours et le groupe des poursuivants ne pourra rien faire. Non seulement il va voir les premiers s’échapper par devant, mais en sus il lui faudra regarder dans le rétroviseur car le peloton aura encore des alizés au large des côtes brésiliennes…

Bertrand de Broc vers Fernando de Noronha

En ouvreur du peloton avec Louis Burton (Bureau Vallée), Bertrand de Broc doit faire route sur l’archipel de Fernando de Noronha, groupe d’îles et d’îlots isolés à environ 200 milles dans le Nord-Est de Recife. Le skipper de MACSF a prévu de s’arrêter sous le vent des îles, de préférence sans avoir à mouiller si l’état de la mer et du vent est favorable, un abri qu’il devrait atteindre vers 10h00 (heure française) afin d’atterrir au lever du jour. Le Breton a prévu d’inspecter la coque et les appendices en plongée pour tenter de connaître la raison d’un bruit extrêmement puissant dès que le bateau navigue à plus de 14 nœuds.